Russie : 2012

Projet : Rejoindre la station scientifique de БУБОНИЦЫ, dans la région de TVER. Visite de la région. Aller, retour via Allemagne, Pologne, Lituanie, Lettonie. Environ 6000 km.

 

 

CARTE

Après deux années de voyages sans soucis mécaniques majeurs, cette année, le camion nous a posé beaucoup de problèmes. Radiateur qui fuit, embrayage qui casse, cardan de transmission qui lache, surchauffe, problème de culasse déformée... nous reviendrons sur ces nombreux problèmes dans une page spécifique.

Entrer en Russie n'est pas une mince affaire. Nous remercions les sociétés Russie Autrement qui nous a obtenu vouchers rapidement, et Mon Visa.com pour les procédures d'obtention des visas.

Nous avons gagné la Russie via l'Allemagne, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie.

Allemagne, voisin bien connu. Autoroutes, stations services et Burger King qui fait la joie des enfants.

La Pologne nous avait laissé de mauvais souvenirs. Dès notre entrée, nous sommes accostés par des vendeurs de téléphones portables à la sauvette. Puis ce sont les prostituées le long des routes... Nous poursuivons, après avoir changé un peu d'argent. Autoroutes payantes, réseau routier surchargé, conduite de chauffards réellement dangereuse. Bref, nous restons sur notre première idée et gagnons le nord. Rageant après les limites de vitesses... que nous sommes d'ailleurs les seuls à respecter. Les très nombreux radars automatiques fonctionnent-ils ?

Lituanie : Excellent réseau routier, sensation de vide. On ne croise que des transports routiers internationaux. Extrémement difficile de trouver un endroit où bivouaquer. Pas de terrains de camping non plus.

Lettonie : Routes un peu moins bonnes. Tout aussi difficile de trouver un parking où se poser. A défaut, nous nous risquons à prendre un hôtel dans une petite ville. Les prix demandés nous font fuir...

 

Nous arrivons enfin au poste frontière. Nous sommes tout de suite impressionné par la file de camions s'étirant sur plusieurs kilomètres. Des parkings TIR gigantesques et bondés. Nous ne pouvons continuer, il faut une assurance pour rouler sur le territoire russe. Notre carte verte n'est pas valable. En France, malgrè nos démarches, nous n'en avons pas trouvé. Un ami voyageur nous a certifié que l'on pouvait en prendre une à la frontière. Ce ne fut pas une mince affaire de trouver l'endroit où l'on délivre ce précieux papier. Mais nous nous en tirons pour une vingtaine d'euros... Puis c'est la file d'attente. Les lettons prennent soin de fouiller les autos, tout vérifier... jusqu'à nos permis de conduire. Il leur faudra une heure pour comprendre que ces horribles papiers roses sont des papiers officiels français. Ils n'ont jamais voulu accepter les permis internationaux !

Enfin sortis de l'Europe, file au poste Russe. On recommence, fouille, papiers, visas... documents complexes à remplir : En fait il faut importer provisoirement notre véhicule ; A défaut d'un papier rédigé en caractères cyriliques, on nous propose un formulaire en Allemand. Mais les agents sont extrémements aimables, et nous apportent leur aide. Au total près de 6 heures de formalité, et un carton rouge aux lettons !

Ensuite, nous prenons l'ampleur des dimensions de la Russie. La route nationale s'étend sur plus de 300 km de vide. A gauche, la forêt. A droite, la forêt. Devant, bitume et nids de poule.

Rarement, une station service où nous découvrons les prix des produits pétroliers extrêmement bas. Nous nous procurons une excellente carte du pays. Remarque : les cartes vendues en France sont totalement inutiles, puisque les toponymes sont en caractères latins. Un vigile aimable m'aide à faire le choix du meilleur produit (un atlas !).

Curieusement, aucun bureau de change à la frontière ! Juste un distributeur dans une épicerie/pharmacie, hors service. Nous gagnons la ville la plus proche pour tirer des roubles.

La route parait infinie, les paysages splendides.

 

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Dès que l'on quitte la route nationale, les routes bitumées se font rares. Elles sont remplacées par des "routes non revêtues", si l'on traduit litteralement. Souvent très larges. On y roule mieux que sur les premières souvent mal entretenues.

Côté architecture, les maisons restent assez typique de ce que nous avons rencontré dans d'autres pays de l'Est, comme en moldavie. Bois, couleurs, verdure.

Dans les villages, beaucoup de maisons vides. Des fermes abandonnées. De grandes friches... au temps de l'URSS, nous explique-t-on, c'était des champs. Mais les villages sont trop isolés, avec le transport, ce n'est pas rentable de cultiver ici. Plus d'emploi, plus d'habitants. La nature reprend ses droits.

rien

La station scientifique est un petit village situé en pleine forêt. Un village comme les autres. Une heure de piste de la première petite ville.

Il semble y avoir un problème de communication. Nous ne semblons pas être attendus plus que ça. La personne avec qui nous étions en contact, et qui nous à fait transporter quelques affaires jusque sur place n'est plus venu depuis longtemps nous dit-on. On est donc très surpris.

Sur place, quelques "éco-touristes" sont présents. Ils sont reçus par l'association Ifaw qui oeuvre à réimplanter les oursons orphelins, victimes d'accidents de chasse.

Il est difficile d'en savoir plus. Nous rencontrons deux autres français, puis un allemand, arrivés, comme nous, comme "éco-volontaires". Même surprise, contrairement à ce qui est annoncé sur le site internet de l'association, rien à faire. Incompréhension. Le travail avec les loups est terminé, on nous dit que les enclos vont être prochainement démontés ! Les russes semblent être en froid avec l'association française. La situation est pour le moins ambigüe.

Nous sommes logés au dessus d'un laboratoire qui visiblement n'a pas servi depuis plus de 5 ans. La station semble être sur la pente descendante. On nous explique que des équipes internationnales venaient travailler là, italiens et suisses.

L'isba est à quelques mètres d'un des très nombreux lacs de la région. Baignade quotidienne, à la joie des enfants. Une fois de plus, nous profitons de notre canoë en milieu sauvage.

Comme dans beaucoup de villages des pays de l'Est, pas d'eau courante. Les habitants ont presque tous une pompe et une installation autonome. Nous faisons bouillir l'eau et consommons beaucoup d'Ibiscus, très rafraichissant.

 

 

Nathalia, fille du fondateur de la station est extrémement accueillante, elle nous oriente tous les jours vers les endroits à visiter. La faune et la flore sont d'une grande variété, les paysages superbes. La nature est réellement sauvage, pas de pollution. La nuit, un ciel étoilé, pas de bruit, pas de lumière au loin.

Nathalia nous raconte l'histoire de la station, les travaux de son père auprès des ours. L'état actuel de la situation. Les observations alarmantes sur les changements climatiques. Elle fait tout son possible pour que l'on passe un séjour agréable. Nous avons même droit au bania russe.

Nous rencontrons une allemande qui s'est construit une cabane en pleine forêt. Depuis la station, il faut une heure de marche pour gagner son refuge. Elle passe du temps en ermite, à étudier faune et flore. Excellente herboriste, elle nous donne des conseils pour traiter l'eczema de Jules avec des plantes. Nous dégustons d'excellentes pâtes aux orties, cuites à l'eau du marais.

 

Nous visitons les bourgades voisines. Le niveau de vie à la campagne est très semblable à celui de la Moldavie que nous connaissons bien.

On retrouve nos points de repère : les anciens magasins d'état avec leur panneau bleu, le cvas, la bière, les oignons des églises orthodoxes, marchés, ladas, babouchkas et moines barbus. Et l'ambiance que nous aimons tant dans les pays de l'est. Mise à part la langue qui nous pose des difficultés d'adaptation.

Il nous est possible de nous rendre près de l'enclos où il reste des loups. Une louve, trop habituée à la présence l'homme, qui ne peut être réimplantée ; et deux louveteaux, qui eux devraient regagner un espace naturel prochainement. C'est l'occasion de faire quelques belles photos.

Au vu du prix relativement élevé en rapport avec la prestation, nous faisons le choix de retourner vers la Pologne et visiter la région des lacs. En effet, nous étions partis comme éco-volontaires... pas vraiment pour faire de l'éco-tourisme.

Nous avons fait part de notre déception à notre interlocutrice, à ce jour le mail est resté sans réponse.

Retour à la frontière, files de camions interminables. Les douaniers russes toujours aussi sympathiques, nous demandent ce que nous faisons là. Eclats de rire quand nous annonçons que nous faisons du tourisme. Gardes frontières lettons toujours aussi désagréables, toisent les usagers, et semblent prendre un malin plaisir à faire trainer les formalités. Quelle image ils renvoient de l'Europe ! On nous fait déclarer la bière que nous transportons...

Nous trouvons un camping bien sympathique au bord d'un point d'eau et d'un sanctuaire marial. Ambiance calme, et retour progressif à la civilisation. Une douche !

Dans les pays baltes, toutes les routes ne sont pas bitumées. D'où une signalisation adaptée.

Retour en Pologne où nous visitons la ville de Torun. Un terrain de camping situé le long de la vistule permet d'accéder à cette belle ville fortifiée à pied, via l'immense pont. Dommage que la voie ferrée soit si proche, difficile de passer une bonne nuit.

Au matin, heure des photographes. Nous sommes abordés par une équipe de japonais qui nous font prendre la pose, curieuse et sympathique expérience.

La ville et ses environs sont superbes, nous faisons une petite croisière sur le fleuve.

Nous poursuivons vers la région des lacs (Gizycko...), qui nous déçoit. Ambiance station balnéaire, trop touristique à notre gout. Campings bondés, prix prohibitifs.

Deux adresses utiles en pologne :

- Le Camping de Suwalki , dans le complexe sportif. Flambant neuf, tout confort (machines à laver, cuisine...) ; ne figure pas dans les guides Acsi. Site www.osir.suwalki.pl

- Le Camping De Kroon,à Pozradlo N52°17'49'' E15°14'48, tenu par un hollandais (rien d'original). Tarif attrayant, met à disposition des enfants vélos, karts à pédale... petite piscine. Ambiance familiale. Situé juste après la frontière allemande. Et à quelques pas d'un supermarché pour TIR, 24/24H

Curiosité : les lignes de fortifications construites par les allemands, on peut y passer des heures. Et ce sont de superbes réserves de chauves souris !

 

La Pologne possède de nombreux sanctuaires, souvent très fréquentés.A Swiebodzin, nous avons pu voir la plus grande statue du Christ du monde, 36 mètres de haut. Entre le parking, tout aussi démesuré, et le supermarché d'en face... si vous cherchez un lieu de recueillement, passez votre chemin.

A retenir :

- même quand on est sûr de sa mécanique, elle peut lacher ! Et ça peut vite coûter cher, vérifier son assistance véhicule.

- vérifier les contacts, même s'ils ont "pignon sur rue", on peut être déçu.

- Ne pas oublier les lotions anti-moustiques pour la taïga. Les insectes sont réellement agressifs.

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